FRANCE,_AIN,_PEROUGES |
Pérouges dans l'Ain
Article réalisé grâce à Pérouges Bugey Tourisme |
Les origines du nomLe nom de Pérouges a une origine inconnue.Toutefois, la cité serait apparue dans les écrits au XIIe, sous les appellations de « Perogiae » et « Peroges », mais aussi de « castrum de Perotgias ». A partir du XVIe, l'appellation générique est « Peroges », mais il faut attendre le XVIIIe siècle pour voir apparaitre le nom moderne de Pérouges. Certains documents assimilent le nom de Pérouges à « pierre rouge », une pierre et un lieu de sacrifice (couleur du sang). D'autres prétendent que le nom vient de Perugia, célèbre ville italienne. Perouges, Vue aerienne.jpg HistoireSur sa colline, Pérouges est le type même de la cité du Moyen Age. Durant plusieurs siècles Pérouges fut rattaché alternativement au Dauphiné, à la Savoie. Ville d'artisans où nul seigneur n'a jamais régné, la culture et le tissage de la toile étaient les deux ressources principales de ses habitants qui, dès 1236, avaient des franchises communales.Selon la légende, Pérouges aurait été fondée par une colonie de Gaulois venus de Perugia, ville italienne située en Ombrie, les 2 sites se ressemblent, l'orthographe ancienne est identique. Les romains y construisirent une tour balisant la route de la vallée servant, par ses signaux, à la défense de Lugdunum (d'où la légende s'est établie voulant que la cité ait été fondée par une colonie gauloise). - En 1167, le seigneur d'Anthon s'y enferma pour résister aux troupes de l'Archevêque de Lyon. - En 1236, furent instaurées les premières franchises et une grande prospérité s'installa jusqu'à la fin du XIIIème siècle (artisans, tisserands). - 1300 : entrée dans le Dauphiné. - Au XIVe siècle, trois chartes de franchises ont été accordées à la cité. La dernière, la « grande charte », datée de 1343, aurait assurée l'avenir économique de Pérouges. - 1345 : poste avancé du duché de Savoie, essor de la cité, faveur et confiance du suzerain. - 1468 : le duc de Savoie s'étant allié à Charles le Téméraire, les troupes de Louis XI venues dévaster la Bresse en représailles sont repoussées lors d'un siège mémorable. Les habitants de la cité, alors savoyarde, se sont opposés aux Dauphinois. Seul village à avoir résisté, ce fut le fait d'arme le plus important de Pérouges, aujourd'hui commémoré sur la porte d'en Bas : « Pérouges des Pérougiens, ville imprenable, les coquins de dauphinois ont voulu la prendre mais ils ne purent. Cependant ils emportèrent les portes, les gonds et les ferrures et dégringolèrent avec elles. Que le diable les emportent ». Suite à cet évènement, Philippe de Savoie, en août 1469, a récompensé Pérouges pour la défense de la cité, en l'exemptant, pendant vingt ans, de tout impôt, ce qui favorisa sa prospérité. Le village qui était hors les murs et probablement ravagé, par représailles, se reconstruisit sur la colline, à l'abri des remparts. - La grande majorité des maisons que l'on admire aujourd'hui, l'ordonnance des rues et des places datent de cette période de prospérité. Un essor artisanal (tissage, viticulture) et commercial s'ensuivit. L'église fut achevée à cette époque. - En 1585 est né à Pérouges, au château de la Rouge, Claude Favre de Vaugelas. Anobli par les ducs de Savoie, il prit le particule de de Vaugelas, et devint le Baron de Pérouges. Célèbre grammairien, il fut chargé d'élaborer un dictionnaire ainsi qu'une grammaire et devint l'initiateur d'un code langagé, siècle où le français moderne est né. Il publia en 1647 le célèbre ouvrage « Remarques sur la langue française ». - 1601 : le village devient définitivement français rattaché par Henri IV au royaume de France par le traité de Lyon. De cette époque date le démantèlement de la forteresse. D'un passé sans grande aventure, on peut retenir parmi les multiples changements de nationalité au cours des XIVe, XVe et XVIe siècle que Pérouges fut dauphinoise en 1300, savoyarde en 1345, française en 1601. - Dès la fin du Moyen Age, jusqu'au XVIIIe siècle, la prospérité fut croissante, notamment aux XVIe et XVIIe siècles. Pérouges fut composée de nombreux marchands, d'où la naissance de corporations. Trois ont marqué la vie de la cité dont la plus importante fut celle des tisserands. - La période révolutionnaire est particulièrement active. L'arbre de la Liberté, planté en 1792, magnifie la place de la Halle. - Le XIXe siècle voit le déclin de Pérouges pour différentes raisons : l'industrie, le détournement de la route, et plus tard le chemin de fer devaient en faire une ville laissée à l'abandon, de 1500 habitants, sa population tombe à 90 (ou 8 selon certaines sources). La cité est désertée, les foires et marchés ont disparu. On note aussi une dégradation du bâti. Quelques habitants restèrent, permettant à la cité de survivre. - 1909 : Pérouges est menacée par une fièvre de démolition, Anthelme Thibaut lance la campagne de presse qui devait la sauver. Conservée dès 1911 par l'administration des Beaux-Arts sous l'égide du président Edouard Herriot et le Comité de Défense et de Conservation du Vieux Pérouges, la cité de Pérouges sortit de l'impasse et le bâti fut progressivement restauré. - En août 1988, Pérouges est devenue un des Plus Beaux Villages de France. La cité est un site patrimonial protégé, jouissant d'une grande notoriété, et accueille aujourd'hui des centaines de milliers de visiteurs venus du monde entier. SituationEnfermée dans ses doubles murailles, avec ses rues sinueuses bordées d'échoppes d'artisans et de maisons à colombage, Pérouges est la ville médiévale par excellence, ensemble unique en France et de renommée internationale.Très ancienne cité fortifiée sur un promontoire du plateau de la Dombes, dominant le confluent de l'Ain et du Rhône, est à 35 km de Lyon sur la route de Genève. Avec sa campagne avoisinante, Pérouges reste le témoignage de ces sites bienheureux où l'oeuvre humaine s'intègre à la nature. Ici tout est simple, humble, les vieilles maisons aux pierres chaudes sont des demeures d'artisans, de marchands et de gens de la terre. Pérouges avec ses nombreuses ressources archéologiques, culturelles (expositions diverses), artisanales (relieur, potier, fonderie, artiste peintre, tourneur sur bois...) et gastronomiques (galettes et vins régionaux Cerdon, Montagnieu...) offre un séjour varié et reposant. Dans les environs d'autres curiosités et sites sont à découvrir châteaux des Allymes, de Chazey, de Sainte-Julie, grottes de La Balme et du Cerdon, Crémieu et le Val d'Amby, la Chartreuse de Porte, église et cloître d'Ambronay, Ars, les étangs de la Dombes, le parc ornithologique de Villars-les-Dombes, Châtillon-sur-Chalaronne, collégiale et apothicairerie de Montluel, Bourg-en-Bresse et l'église de Brou. Enfin, il existe également de nombreuses activités de loisirs: cinéma et discothèque, pêche, chasse, baignade et canotage, hippisme, aviation, tir sportif, terrains de sports et campings. Perouges, Plan (2).jpg VisiteDe la rue des Rondes à l'arbre de la liberté La rue des Rondes fait le tour du bourg, vieille rue encore pavée des gros galets fournis par les eaux de l'Ain, et que partage la rigole centrale prévue pour l'écoulement des pluies. La rue du Prince, autrefois rue principale, abrite en particulier la belle maison des princes de Savoie ; celle-ci comprend une cour intérieure où fut reconstitué un jardin typiquement médiéval avec carré potager, carré médicinal et carré d'amour... La place de la Halle est le coeur de Pérouges : son Ostellerie, sans doute l'une des auberges du Moyen Age les mieux conservées de France, est remarquable (fenêtres à meneaux, colombage, grandes salles aux cheminées monumentales, galerie gothique...). Au centre de la place fut planté en 1792 "l'arbre de la Liberté" - un tilleul aujourd'hui splendide - en signe de ralliement à la Révolution française.A l'abri du temps ! Abondamment restauré, Pérouges n'est cependant ni une ville-musée, ni une ville morte grâce à la volonté de ceux qui y firent renaître l'artisanat d'autrefois. Tisserands, relieurs ou potiers travaillent dans leurs échoppes, sous les yeux des touristes qui peuvent ensuite se restaurer à l'auberge. Pérouges a simplement traversé les siècles, survivance médiévale en plein XXe siècle. Principaux éléments d'architecture médiévale Arcades en anse de panier (échoppes) ; fenêtres à meneaux ; colombages ; étages en encorbellement. Classée parmi « Les Plus Beaux Villages de France », la Cité Médiévale de Pérouges est une cité fortifiée située sur un promontoire du plateau de la Dombes dominant la Plaine de l'Ain. La visite commence à la barbacane (1 sur le plan), premier ouvrage des fortifications de Pérouges qui servait à la défense de l'entrée principale. La Porte d'en Haut (2 sur le plan)Perouges, Porte d'en haut (sens entrant) (1).jpg Principal accès de la cité, cette tour accolée à l'église date du XIIe siècle et mesure plus de 15 mètres de haut. Ancienne porte fortifiée, il s'agissait de l'entrée de l'ancien château fort. Aujourd'hui, il ne subsiste que le battant de la porte pouvant dater du XVe siècle, renforcé par de multiples clous forgés. La tour permettait l'accès au chemin de ronde qui faisait le tour de la cité, d'où l'on pouvait surveiller les alentours. On observe à droite, la présence de la maison du corps de garde accolée à la porte. L'église-forteressePerouges, Eglise, Cote sud.jpg A votre gauche se situe l'entrée de l'église-forteresse (3 sur le plan). Bâtie au 15ème siècle, elle remplace une église devenue trop petite située en dehors de la Cité. A la fois lieu de culte et structure défensive, cette église est un ouvrage unique. Son mur de gauche constitue une partie du rempart extérieur. Large de 2,30m à la base, ce mur présente des éléments défensifs telles que les meurtrières et des vitraux très étroits limitant les ouvertures. Le chemin de ronde du rempart circule au-dessus de la voûte latérale. Un circuit de visite vous est proposé à l'intérieur et vous donne davantage d'informations sur les éléments qui composent cette église. En passant la Porte d'en Haut vous entrez dans la Cité Médiévale. A droite, la rue des Rondes qui chemine le long des remparts de la Cité. Cette rue, tout comme le reste de la Cité, est pavée de galets qui proviennent de la rivière d'Ain. Au centre vous pouvez voir une rigole : c'est une ruelle latrinale. Autrefois, les habitants y déversaient leurs déchets. Au début de la rue des Rondes, à gauche, l'actuelle Mairie (4) de Pérouges installée dans l'ancienne école du village. Dans la cour, une ouverture dans le rempart permet d'avoir une vue vers l'extérieur. Ces points de vue sont peu nombreux dans la Cité. En face de la Mairie, vous pouvez admirer une maison typique d'artisan. Au rez-de-chaussée, une large baie offrait une luminosité suffisante pour le travail de l'artisan et permettait d'observer les ouvrages réalisés depuis la rue. Au premier étage, l'habitation avec des fenêtres à meneaux, typiques de Renaissance. Sur la partie supérieure de la maison, vous apercevez deux corbeaux de pierre qui nous indique qu'il s'agit d'une maison de tisserand, la corporation la plus importante de Pérouges. Ces corbeaux permettaient au tisserand de déposer une poutre pour y faire sécher les toiles de chanvre. Continuez jusqu'à la Maison de la Dîme (5), à l'angle de la rue des Rondes et de la rue des Contreforts. Comme son nom l'indique, c'est ici que le clergé entreposait les récoltes de cet impôt. La dîme a été supprimée après la révolution française à la fin du 18ème siècle. Perouges, Rue des rondes, Maison du Sergent de Justice, Tour (1).jpg A côté du Caveau Saint-Vincent, la Maison du Sergent de Justice (6) servait de prison pour la Cité. Le sergent ne jugeait ici que les « délits de proximité » c'est-à-dire les affaires courantes dont les délits n'étaient sanctionnés que par une amende. Sur la petite place en triangle, le puits du for (7) orné de fleurs et d'une profondeur de 34m. La Porte d'En BasPerouges, Porte d'en bas (1).jpg La Porte d'En Bas est aussi appelée Porte de Langlois, du nom du commandant des troupes lors du siège de 1468. En effet, sur le côté extérieur du fronton, une inscription en latin fait référence à ce fait d'arme le plus important de Pérouges, commémorant la victoire de la cité savoyarde sur les Dauphinois : Pérouges des Pérougiens, ville imprenable, les coquins de dauphinois ont voulu la prendre mais ils ne purent. Cependant ils emportèrent les portes, les gonds et les ferrures et dégringolèrent avec elles. Que le diable les emportent ». Pérouges est la seule ville des alentours à ne pas avoir été prise lors de ce fait d'arme. A la suite de ce siège, la cité a été dispensée d'impôt pendant vingt ans, ce qui contribua à sa richesse. Depuis cette porte, vous pouvez admirer la vue sur la Plaine de l'Ain, avec la Centrale Nucléaire du Bugey et plus loin les Monts du Bugey. Lorsque le temps le permet, vous pouvez apercevoir les Alpes. Perouges, Rue des Rondes, Grenier a sel (1536-1790).jpg En remontant la rue des Rondes vous arrivez devant le Grenier à Sel (9). C'est ici qu'était autrefois entreposé le sel. A cette époque, il servait à la conservation des aliments. La population devait acheter le sel déjà taxé à la royauté qui en détenait le monopole. C'était l'impôt sur le sel ou gabelle, instauré dès le 13ème siècle. Perouges, Rue du Tambour, Maison E Herriot.jpg Tournez à gauche dans la rue Edouard Herriot. Sur la partie supérieure de la Maison Herriot (10), une plaque indique : « Ici le seul endroit au monde où j'ai été propriétaire ». En continuant de remonter la rue des Rondes à votre droite, vous arrivez au puits (11). Le puits (11)Perouges, Rue de la Tour, Le puits.jpg Le puits faisait partie de l'ancien château fort, aujourd'hui disparu. Au Moyen Age, il s'agissait du seul puits de la cité, d'une profondeur estimée de 33 mètres. Il était complété par des citernes de récupération des eaux pluviales. Il a permis d'avoir de l'eau continuellement, notamment pendant les périodes de siège. Plus tardivement, deux autres puits ont été construits à l'intérieur de la cité. Le mécanisme métallique de puisage a été rajouté au XIXe siècle. Ce quartier s'appelle « Derrière la tour », en référence à la tour romaine qui fut érigée ici pour surveiller Lugdunum, mais dont il ne reste aucun vestige aujourd'hui. En face du puits, un passage couvert vous permet d'accéder à la Place du Tilleul (12), le coeur de la Cité. Au centre de la place, le tilleul, arbre de la liberté planté en 1792 à l'occasion de la Révolution Française. Il est aujourd'hui protégé au titre des Monuments Historiques. Cette place était le lieu de vie sociale d'autrefois et s'appelait la Place de la Halle. Le marché s'installait ici sous la halle, dont il ne reste que la galerie des tisserands, actuellement la terrasse de l'Hostellerie. Dans une niche vous pouvez apercevoir une statue de Saint-Georges (13), saint patron de Pérouges. La Maison Cazin (T), tout comme l'Hostellerie, est un bel exemple de l'architecture typique du Moyen Age : une maison à pans de bois et à encorbellement. Le mur en pans de bois est traditionnellement comblé . Au rez-de-comblé par du torchis, un mélange de paille et de terre. La structure à encorbellement augmentait la surface de vie d'une maison, sans augmenter sa surface au sol et donc sans augmenter les coûts de l'impôt sur l'habitation. Pour finir sur la Place du Tilleul, un cadran solaire (14) rénové depuis peu. Il est composé du blason de la Cité à droite (un dragon sur fond rouge) et de celui de la Dombes à gauche. On peut y lire « Je ne te marquerai que l'heure des beaux jours ». Perouges, Place du tilleul, Maison au Cadran solaire Dans la rue des Contreforts, au fond d'une cour est conservé le dernier pressoir à perroquet (15). Autrefois, la Cité de Pérouges était en effet entourée de vignes. Perouges, Rue des Contreforts, Vieux pressoir a ecureuil.jpg Revenez sur la Place du Tilleul et empruntez la rue des Princes. Elle est bordée par la Maison des Princes (16) de Savoie qui abrite aujourd'hui le Musée du Vieux Pérouges avec l'accès à la Tour de Guet et à l'Hortulus (17). La rue des PrincesPerouges, Rue des princes, Maison des Princes de Savoie.jpg La rue des princes était l'une des rues marchandes de Pérouges. On trouvait des boutiques où les marchands disposaient leurs produits sur des volets qui servaient d'étals, d'où l'expression « Trier sur les volets ». La cité était un véritable village d'artisans, où de nombreux corps de métiers étaient représentés, notamment le tissage. Pour terminez votre visite vous pouvez rejoindre les Terreaux (18) par la rampe située à la Porte d'en Haut. Il s'agit de l'ancien fossé aménagé qui vous permet de faire le tour extérieur de la Cité. Au 18ème siècle, cette promenade servait de foire aux bestiaux. Ancienne maison CarrièrePerouges, Rue des Princes, Ancienne maison Carriere (1).jpg Cette maison appartenait en 1643 à François Grindon, bourgeois de Pérouges et fut le siège de la Confrérie de St Crépin. Elle a été donnée par la famille Béraud à la Commune de Pérouges. Restaurée par la Municipalité et l'Administration des Beaux-Arts, est devenue Maison de Ville en 1963. L'église forteressePerouges, Eglise, Clocher (1).jpg Cette église forteresse a été bâtie au XVe. Sa vocation religieuse et défensive, ainsi que son orientation au nord et non pas à l'est, en font un ouvrage remarquable. En effet, elle fut construite postérieurement aux remparts contre lesquelles elle s'adosse. Le mur d'enceinte a une épaisseur de près de 2,30 mètres et elle ne possède pas de transept perpendiculaire à la nef (formant traditionnellement un plan en croix). Elle présente des éléments défensifs tels que des meurtrières, et le chemin de ronde du rempart circule au-dessus de la voûte latérale. Son intérieur recèle des caractères d'architecture gothique. VUE D'ENSEMBLE SUR L'ÉDIFICE- Construite vers 1440, cette église Ste Marie-Madeleine est de style gothique, quoique des aspects donnent à penser à l'art roman : murs massifs, ouvertures étroites. Ces caractéristiques sont dues à l'enceinte défensive de la cité qui, sur trois côtés, délimite l'église. Il s'agit d'une église-forteresse.- Une nef et deux bas-côtés. Le sanctuaire n'est pas tout à fait dans l'alignement de la nef, ce qui donne à l'église un caractère penché. Cela est dû à la configuration des fortifications, mais il n'est pas interdit d'en donner un sens spirituel en y voyant la tête penchée du Christ en croix ! Une suite d'élévations du sol : passé la porte principale, on gravit six marches pour parvenir à l'entrée de la nef. Au bout de celle-ci, on accède au choeur par deux marches, puis dans le sanctuaire par trois autres marches, ce qui produit une ascension permanente, de l'entrée au sanctuaire, et illustre le chemin spirituel du chrétien. - L'église donne l'impression d'une grande homogénéité, le style ogival est le même dans toutes les parties. La nef est composée de sept travées. Elle est soutenue par de gros piliers octogonaux (cinq de chaque côté). - La voûte de la nef est une voûte d'arêtes quadripartites. E la regardant, on voit qu'elle étête les baies du haut, qui son incomplètes. Voûtes et arêtes offrent beaucoup d'éléments décoratifs, notamment à la base des arêtes (culs de lampe) où on trouve des décors végétaux, des animaux et même de petits personnages un peu grotesques, dont des figures de diable. Ne pas oublier d'y être attentif en circulant dans l'église. LES PILIERS DE L'ÉGLISEPerouges, Eglise, Pilier (1).jpg Plusieurs piliers dont celui-ci présentent les restes sculptés d'anciens autels adossés à ces colonnes. Le vestige le plus important est juste au-dessus de cette affiche; il s'agit de l'autel Saint-Jacques fondé le 22 juillet 1509 par Messire Catimel, curé de Lhuis. Il fonda une messe chaque samedi à perpétuité, pour 4 florins par an payables le 11 novembre, pour lui et ses parents, à charge pour ses frères de veiller à ce que cette fondation perdure. L'inscription gravée sur la pierre donne : DO STE ET BE CUM JANI CATIMELLI (A Dieu tout puissant, Etienne et Benoît avec Janin Catimel ont dédié cet autel). L'état actuel de l'église ne permet pas d'imaginer ce qu'elle fut avant le XVIIIème siècle, où chaque confrérie et plusieurs familles possédaient leur chapelle particulière à l'intérieur de l'église ; un chapelain y célébrait normalement la messe pour leurs défunts. Cette église en comptait presque 20, ce qui évoque la vitalité du culte à cette époque. Les différentes niches murales étaient liées à ces autels : piscines liturgiques ou placards pour le rangement des objets de culte. LES MURS ET OUVERTURESAu sommet des murs fortifiés et dans leur épaisseur (1,40m par endroit) court un chemin de ronde. Il est visible tout au-dessus de la porte d'entrée, à la hauteur du vitrail : ce qu'on pourrait prendre pour une tribune correspond à ce chemin de ronde.Vu de l'extérieur, ce mur de façade est un peu austère car dévolu à la défense. Il est pourtant doté d'une porte, de deux oculi et d'une baie ouvragée. La muraille nord, toute proche, est percée de cinq lancettes et de trois meurtrières en trou de serrure qui surveillent les accès à la cité. Au fond du sanctuaire (derrière l'autel), on retrouve une lancette, un oculus, et décalée par rapport à ces derniers, une meurtrière en trou de serrure. Du côté de la cité, au sud, les ouvertures sont plus gracieuses et larges, certaines baies comportent plusieurs lancettes. L'ensemble ne donne pas beaucoup de lumière à l'église mais préserve son caractère priant. Les vitraux sont modernes (XIXème et XXe siècles). VOÛTE DE LA TROISIÈME TRAVÉEL'ensemble décoratif le plus important est à voir sur la voûte de cette troisième travée, il prend naissance sur les arcs brisés. Au centre, la clé de voûte est aux armes de la maison de Savoie, qui eut la seigneurie sur Pérouges de 1355 à 1601 (époque de la construction). D'autres clés de voûte sont aux armes de Savoie mais non pas toutes, comme on le constatera.Autour de cet ensemble, quatre sculptures représentent les évangélistes, le tétramorphe. Ces images sont inspirées des livres de Daniel et de l'Apocalypse dans la Bible : - un homme représentant Saint Matthieu, dont l'évangile commence par la généalogie de Jésus. - Un lion pour Saint Marc, dont l'évangile commence par l'évocation de la voix qui crie dans le désert. - un taureau pour Saint Luc, dont l'évangile commence au temple de Jérusalem, lieu des sacrifices. Cette sculpture s'adosse au fenestrage de la baie. - un aigle représentant Saint Jean, dont l'évangile est exceptionnel pour sa hauteur de vue théologique. LES BAS-CÔTÉSLes bas-côtés sont étroits, celui-ci se termine par la chapelle du Saint Sacrement, reconnaissable au tabernacle posé sur l'autel et à la lumière rouge qui brille à l'angle du sanctuaire.Au-dessus de l'autel domine la statue de Ste Marie-Madeleine, patronne de l'église (XVème). Au sud, côté cité, la nef latérale ouvre sur quatre chapelles. À droite (en face de vous): la chapelle St Jacques. Chapelle de la ViergePerouges, Eglise, Statue de la Vierge au manteau.jpg La Vierge au manteau, entourée à droite de Ste Anne, sa mère, et à gauche de St André, reconnaissable à la croix de son martyre en forme de X. Le grand manteau de la Vierge invite à se confier à la protection de la Mère de Dieu. On peut lui confier ses intentions dans le secret de son coeur, ou en se servant du cahier disposé à cet effet. La communauté paroissiale, qui se réunit ici en été ou dans les autres églises paroissiales tout au long de l'année, priera à ces intentions. CHAPELLES LATÉRALESPerouges, Eglise, Sarcophage en pierre.jpg Dans les chapelles latérales se trouvent un sarcophage provenant d'une ferme de Reyrieux et des fenestrages gothiques provenant du château de Meximieux; et au fond, des bénitiers dont l'un, daté de 1406, vient de St Etienne de Montluel, église aujourd'ui démolie. Les deux clés de voûte dans cette partie du bas-côté portent le blason des Lyobard, châtelains de Pérouges; et la dernière est aux armes des Trolliet, notables de la cité. MURS OUESTPerouges, Eglise, Statue de la Vierge en bois Au-dessus de la porte d'entrée : Vierge à l'enfant, statue en bois du XIVème provenant d'une ferme bressane. Dressée contre le mur, une pierre tombale provient de l'ancienne église St Georges de Pérouges (près de l'actuel cimetière). |