FRANCE,_COTES-D'ARMOR,_ERQUY,_CHATEAU_DE_BIENASSIS



Bienassi

Le château de Bienassis

A coté du Erquy

Au fond d'une longue allée cavalière bordée d'arbres centenaires, vous serez sans doute émerveillé, en tournant le regard vers la gauche, au croisement des chemins menant au parc et au château :

Son nom, étonnant, est sujet à de nombreuses interprétations étymologiques fantaisistes. En réalité, c'est sa situation particulière qui en est l'origine. Situé au centre d'une légère dépression de sol, entouré de marais à perte de vue, il bénéficiait d'un environnement favorable à l'établissement d'une place-forte facilement défendable. Presqu'invisible pour un cavalier à des lieues à la ronde, il n'émergeait à l'horizon que par le sommet de sa tour ronde. De celle-ci, les défenseurs pouvaient facilement surveiller un immense territoire : par temps clair, elle permet même de distinguer les îles anglo-normandes ! Bien situé, "bien sis" est donc l'origine véritable du nom de la forteresse.

Ce superbe édifice de style Renaissance vit poser ses premières pierres à la fin du 15ème siècle par Jean Ier du Quélenec. Le granit rose d'Erquy fut le matériau de base d'un château-fort dont les remparts descendent dans une ceinture de douves. Par le passé, un pont-levis défendait son entrée. A son apogée, il était la pierre centrale d'un immense domaine de six mille hectares comportant 27 fermes et 3 moulins.

A la fin du 16ème siècle, les guerres de la Ligue firent perdre à ce joyau beaucoup de son éclat par de multiples destructions. Gilles Visdelou en deviendra propriétaire en épousant la fille Quélenec et entreprendra sa reconstruction à partir de 1620. Le château deviendra ensuite successivement propriété du fils puis du petit-fils Visdelou qui continueront des travaux qui ne s'achèveront qu'au 18ème siècle. En épousant l'héritière Visdelou, le Comte de Lamarck et prince d'Arenberg deviendra le propriétaire suivant et le domaine reviendra ensuite au Duc d'Arenberg. Celui-ci n'ayant que faire d'un château situé loin de son pays d'origine le vendit rapidement au Comte de La Ville Théart, cousin de son épouse. Sous l'impulsion de ce dernier, la propriété prendra une dimension différente, plus proche d'une demeure seigneuriale et c'est à cette époque que fut créée la grande allée cavalière qui mènera aux portes de l'édifice. La Révolution le vit pillé, incendié partiellement et même transformé pour un temps en prison. Il fut racheté en 1796 par Jean-André Valletaux, général d'Empire, puis revendu par son petit-fils en 1876 à Monjarret de Kerjégu, amiral et sénateur du département.

Depuis lors, la destinée de ce château aura été d'être administré, géré par la branche féminine de la famille de Kerjégu, les époux décédant peu de temps après les héritages successifs. En 2005, les Kerjégu perdront volontairement ce vaste domaine, la dernière des propriétaires du nom (Ghislaine) le cédant par donation à Nathalie Huguet, épouse d'un de ses neveux.

Il est classé Monument Historique depuis 1945.

Si d'aventure vous abordiez cet endroit de nuit et que vous croisiez un cheval au galop, ne vous arrêtez pas : cet animal tirant le Chariot de la Mort du Diable serait votre perte si vous le montiez ! Mais le spectre d'un prêtre hantant les allées du château, psalmodiant, presque silencieux, en lisant son bréviaire et semblant vous ignorer détournera peut-être votre attention et vous sauvera ... C'est du moins ce que dit la légende ...


URL d'origine : http://docarmor.free.fr/





Bienassi - Arriere des remparts de facade
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Bienassi - Chateau
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Bienassi - Douves
Bienassi - Douves.jpg
Bienassi - Remparts et porche d'entree
Bienassi - Remparts et porche d'entree.jpg

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