Avignonet-Lauragais
Château fort
Dans un serment de 1074 adressé par les seigneurs de Laurac au vicomte de Carcassonne il est question du castrum d'Avinio.Du château fort il ne reste que l'angle droit. Les grosses pierres de la base dateraient du XIe, au-dessus l'appareillage serait du XIIIe siècle. C'est là, dans la Salle du Tribunal, que la nuit du 28 mai 1242, des faïdits, descendus de Montségur, avec la complicité des avignonetains, assassinèrent les inquisiteurs.
Eglise Notre-Dame des miracles
XIVe-XVIe sièclesMonument Historique
De grès et calcaire, elle fut construite entre le XIVe et le XVIe siècle sur le site de l'ancienne église castrale. La construction de l'église gothique a débuté vers 1320. En 1348 les travaux se sont arrêtés à la suite de malheurs : peste, famine, guerres, chevauchée destructrice du Prince de Woodstock, dit le Prince Noir, en 1355. Jusqu'en 1470 seul le clocher a vu sa hauteur augmenter pendant de courtes périodes.
Il présente un caractère militaire avec peu d'ouverture à la base.
Vers 1480, l'économie du pastel permit d'accélérer les travaux. Une consécration est signalée le 22 février 1512, l'église prendra le vocable de Notre Dame des Miracles, certainement suite aux miracles rapportés, après le massacre des Inquisiteurs.
Le clocher polygonal s'élève à 40 mètres au dessus de la plaine lauragaise, la nef longue de 40 mètres est divisée en cinq travées flanquées de sept chapelles. La base du bénitier est constituée d'un chapiteau retourné portant blason. On accède à la balustrade du clocher par un escalier intérieur en pierre de 161 marches. L'église est dédiée à Notre-Dame des Miracles, vierge polychrome trouvée sous le porche de l'église initiale. L'une des chapelles est dédiée à Saint-Jacques-de-Compostelle. Les retables en bois doré et le tableau du Massacre des inquisiteurs sont classés.
A découvrir : la bulle papale du 4 janvier 1538, le tableau représentant le massacre des inquisiteurs daté de 1631, situé au fond de l'église.
Appareillage du clocher : Exceptionnel, les pierres de la partie haute du clocher sont estampillées par des marques donnant leurs dimensions.
Stèles Discoïdales
On peut trouver en divers endroits du village des sphères discoïdales d'usage encore mystérieux.Les stèles discoïdales n'ont pas livré tout leur mystère.
La plupart pourraient indiquer le lieu de sépulture d'un croyant.
A découvrir les stèles discoïdales, rue porte d'Autan, sur les remparts et rue Las Borde.
Vestiges des enceintes fortifiées
Le castrum d'Avignonet a connu plusieurs enceintes, rasées et reconstruites, du XIe au XVIIe siècle.Ils entouraient complètement la ville dont quatre portes assuraient l'accès.
En 1243, ils furent rasés en représailles au Massacre des Inquisiteurs.
En 1578, les Protestants les escaladèrent pour prendre la ville.
En 1610, ils reçurent une tour en poivrière pour renforcer la Porte de Cers.
A l'origine plus hauts, ces remparts ont été rabaissés sur ordre du roi en 1622.
La Révolution les réduira à leur état actuel.
Près de l'entrée Sud, le mur porte une croix discoïdale. Seuls subsistent aujourd'hui les 250 mètres de la face sud.
La tour ronde à toit conique (XVIIe siècle) vestige de la porte de Cers, était la pièce maîtresse des remparts. Elle présente trois périodes d'édification, la base est du XIIIe, la partie centrale a été reconstruite à partir de 1355 avec canonnières de très petit calibre. En 1578, Henri IV reçut au pied de cette porte les clés de la ville alors durement éprouvée par le pillage des protestants. En 1583, Michel de Paulo, seigneur brigand local y fut emprisonné et assassiné.
La Tour
Tour en poivrière (conique) édifiée en 1610 pour renforcer la défense de la porte de Cers, porte principale de la ville. Elle dominait et protégeait le pont-levis donnant accès au bourg. Vers 1850 sur un pan de mur, elle reçoit la statue d'un guerrier croisé, peut-être Simon de Montfort, chef de la croisade contre les Cathares. En 1893, un réservoir d'eau et une borne fontaine y sont aménagés. Un bandit de grand chemin, Michel de Paulo, y fut enfermé vivant jusqu'à ce que mort s'ensuive.Statue du guerrier Porte de Cers
La statue du guerrier d'Avignonet érigée (fin XIXe siècle) sur la porte de Cers, est inspirée du dictionnaire d'architecture de Violet le Duc, elle arbore le blason d'Avignonet. En face, la maison du fondateur de l'école occitane.La Fontaine du Barry
Cette fontaine en pierre du pays a été construite par le baron Marie-Louis Desazars de Montgaillard, Maire d'Avignonet de 1879 à 1927 sous les auspices de Napoléon III. Ecrivain poète en langue d'oc, on lui doit aussi, en 1919, avec Frédéric Mistral, la création de l'Escola Occitana, ferment de la culture occitane. La fontaine a longtemps servi d'abreuvoir pour le bétail des fermes implantées à l'Est du village. Elle est alimentée par la nappe phréatique.La Halle - La Grand'Rue
Le 16 juin 1912, les habitants demandent au maire un remaniement complet de cette halle du XIXe siècle afin qu'elle devienne «plus abordable et plus décente». Les travaux verront la fermeture de l'arceau de la rue des Fournils, l'ouverture côté Sud d'un troisième arceau, la consolidation des murs et du plafond. Ils coûteront 2000 francs et seront réceptionnés le 18 juillet 1913.Au coeur du village, la Grand'Rue où se situe la halle est le berceau des plus anciennes familles avignonétaines. La grandeur architecturale de ses immeubles illustre le riche passé de la cité dès avant le XVe siècle.
La Mairie école
Elle fut construite en 1873 sur un terrain communal appelé «foirail» d'après un plan dessiné par Jacques Jean ESQUIE également architecte de la prison Saint-Michel à Toulouse.Caractéristique des bâtiments réalisés au début de la 1ère République, l'immeuble comprenait la salle d'école et ses dépendances puis, à l'étage,la salle du conseil municipal, le cabinet du maire, les archives, le logement de l'instituteur.
Cette distribution intérieure a été modifiée en 1893 puis à partir de 1999.
Moulin de Marés
Au moins quatre moulins à eau tournaient sur la commune, celui du hameau de Marés est encore visible. Les registres de l'Inquisition attestent la présence de nombreux moulins à vent dès 1240 à la sortie du castrum d'Avignonet.Le pastel
Au XVe siècle, on tirait des feuilles du pastel, agrégées en «coques», une étonnante couleur bleue qui servait à la teinte des tissus. La Grand'rue illustre par ses imposants immeubles la place prise par la culture et le commerce du pastel à Avignonet. C'est à ces «coques» que le Lauragais doit d'être alors appelé «Pays de Cocagne». L'arrivée en 1590 de l'indigo des Indes sonna le déclin de la culture du pastel..jpg)
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