Kariye, Ancienne Eglise
Kariye se trouve dans le quartier d’Edirnekapi à Istanbul. La signification du mot en ancien grec signifie « hors de la ville, la campagne ». Dans les sources historiques, on parle d’une chapelle à l’extérieur de la muraille. La première église Khora a été construite par Iustinianos à la place de cette chapelle. Le bâtiment ayant pu parvenir jusqu’à l’époque des Commenos, avec la construction d’un bâtiment annexe et des réparations, a revêtu une plus grande importance après que le palais de l’empire Blakherjnai, proche des murailles, a été élargi. Vers la fin du 11ème siècle, la belle-mère de l’empereur
Alexios 1er , Maria Doukaina, fit reconstruire entièrement l’église. La coupole de l’église possède un emplacement en forme de « kiborion » soutenu par quatre arcs.
Pendant l’invasion romaine entre 1204 et 1261, l’église et le monastère ont été très endommagés. Pendant l’époque d’Andronicos II, (1282 – 1328), Théodoros Metokhites, personnage important de son époque, un littéraire, un poète et secrétaire au Trésor a de nouveau fait faire des réparations dans le monastère et l’église et a fait construire des bâtiments annexes dont l’un au nord, une « exonartex » à l’ouest et une chapelle (paraclesion) au sud. Par ailleurs, ces bâtiments annexes ont été décorés de mosaïques et de fresques. La chapelle (Paraclesion) à nef unique, s’étendant le long de la façade, a été construite sur un sous-sol. Le dessus est complètement recouvert d’une coupole et les autres parties de grilles. Elle n’a qu’une seule abscisse. L’exonarthex, s’étendant le long de la façade orientale, constitue la façade actuelle.
L’aile du nord est constituée d’un vestibule présentant peu d’importance. La coupole recouvrant le milieu du bâtiment est à haute charpente. Elle a subi une restauration à l’époque turque et est en bois. Les arcs ronds, les demi piliers, les niches et les bancs en tuile et en pierre donnent à la façade un aspect tourmenté. La façade est s’achève par des abscisses débordant vers l’extérieur. L’abscisse central est soutenu de l’extérieur par une poutre de support à demi arc.
Après la conquête d’Istanbul, le bâtiment, utilisé encore un certain temps comme église, a été transformé en mosquée par le vizir Hadim Ali Pasa en 1511. Il a ensuite ajouté à côté une école et un restaurant. Les mosaïques et les fresques sont recouvertes soit de volets en bois soit de chaux. De 1948 à 1958, suite aux travaux réalisés par l’institut byzantin et américain, toutes les mosaïques et toutes les fresques ont été révélées.
Ces mosaïques et ces fresques carrées appartiennent à la dernière époque de l’art de la peinture byzantine (14ème siècle) et en sont les meilleurs exemples. Ces faïences et ces mosaïques se ressemblent de façon assez frappante. On ne constate pas ici le fond uniforme de l’époque précédente. L’idée d’une profondeur, la valeur plastique et le mouvement des figures ainsi que l’agrandissement de ces figures sont les particularités de cette méthode.
On remarque des scènes sur la vie de Jésus dans le narthex extérieur et des scènes représentant la vie de la Sainte Vierge dans le narthex intérieur. Sur la porte servant de passage entre le narthex extérieur et le narthex intérieur, il y a un pantocrator de Jésus. A gauche, on voit des scènes telles que la naissance de Jésus-Christ, le recensement de la population devant le préfet, la vue de l’ange proposant à Joseph de prendre Marie et de partir, l’augmentation du pain, la transformation de l’eau en vin, à droite des scènes comme celles des rois mages apportant la nouvelle de la naissance de Jésus, de personnes paralysées retrouvant la santé et du massacre des enfants.
En passant dans le narthex intérieur, la plus belle mosaïque est celle de Deisis. On y voit au milieu Jésus Christ, à sa gauche la Sainte Vierge, au-dessous de la Sainte Vierge Isaakios et Commenos et à droite de Jésus une soeur de charité. Cette femme est la fille de Mikhael Palaiologos VIII. On l’avait mariée au prince de Mongolie, Abaka Khan, et elle était revenue à Istanbul après la mort de son époux et était devenue une soeur de charité. Dans cette partie on voit Jésus dans la coupole et, en forme de tranche, se trouvent les aïeux de Jésus. Au milieu de la porte d’entrée de la mosquée principale, on peut voir Jésus et à gauche, Theodoros Metokhites, qui avait fait restaurer l’église et l’avait fait orner de mosaïques. Theodoros Metokhites est montré comme s’il remettait la maquette de l’église.
Quand à l’histoire de la vie de la Sainte-Vierge, qui n’est pas relatée dans la Bible, elle est tirée d’apocryphes basés sur ces sujets. Dans le narthex intérieur, on voit des scènes, parmi lesquelles la naissance de la Sainte-Vierge, ses premiers pas, l’annonce faite par Gabriel à la Sainte Vierge comme quoi elle va avoir un bébé, le don de laine pour la confection de la couverture destinée à recouvrir le temple.
Dans la partie intérieure de l’église principale, se trouvent la mort de la Sainte Vierge, cette dernière avec son bébé (Jésus) dans les bras et une mosaïque représentant un saint. L’ensemble de la chapelle est ornée de fresques. La scène de la résurrection (Anastasis) aperçue dans l’abscisse est magnifique. La scène de « la dernière audience » se trouvant sur la partie supérieure est présentée dans sa totalité. Les niches, à droite et à gauche de la chapelle, constituent des tombes. Au milieu de la coupole de la chapelle, on voit la Sainte Vierge et l’enfant Jésuss ainsi que 12 anges.
(http://www.planet-turquie-guide.com/Kariye.htm)