La fondation des universités en France au 13ème siècle

Lettrine, Enseignant et ses élèves
Une université est une communauté d'étudiants et de maîtres d'une même ville sous le contrôle de l'Église et comportant en principe quatre facultés : arts, théologie, droit, médecine. Elle est organisée sur le principe d'une corporation.
Le XIIème siècle avait été celui des écoles épiscopales; Dès le début du XIIIème siècle, les papes, pour éviter la naissance d'hérésies nouvelles travaillent à concentrer les foyers de culture, à les discipliner et à les placer sous leur juridiction. Ils sont aidés dans cette tâche par les ordres mendiants. Telle est l'origine des universités. Le modèle va être Paris pour les universités du nord, et Bologne, créée plus tôt, se spécialisée dans le droit, pour les universités du sud.

1 - Les premières universités françaises

1.1 - L'Université de Paris (1215)

À Paris, l'École du Chapitre étant tombée en décadence, de nombreuses écoles rivales s'étaient établies sur la colline Sainte-Geneviève, pour échapper au contrôle épiscopal. Dès 1208-1209, pour résister aux prétentions du chapitre, les maîtres se groupent en une association qui, en 1215, prend le nom de Universitas magistrorum et scolarium. Il s'agit aussi d'échapper à la juridiction royale.
C'est dans ces conditions qu'Innocent III jette les bases de l'université de Paris. Dès 1200, le roi Philippe Auguste et le pape s'étaient entendus pour considérer les étudiants comme des clercs (Charte de Philippe Auguste). Ils échappent donc au pouvoir temporel et reçoivent le droit de s'organiser sous la haute autorité du pape. L'intervention pontificale est donc particulièrement nette pour l'Université de Paris, qui reçoit ses statuts du Pape parce qu'elle s'avère dès le départ être le phare de la théologie.
En 1215, le pape ordonne au chancelier de Notre-Dame de Paris de conférer les grades universitaires à ceux qui en ont été jugés dignes par leurs maîtres. Le premier statut officiel de la «Communauté des maîtres et élèves de Paris» est promulgué par Robert de Courson (1). C'est reconnaître la liberté de collation des grades sans intervention épiscopale. L'université devient une communauté autonome, ce qui est confirmé par Grégoire IX en 1231 (bulle Parens scientarum). Dans la lutte entre l'évêque de Paris et l'Université, le roi de France soutient en général l'évêque, et le pape, l'université.

1.2 - L'Université de Toulouse (1229)

Une seconde université est créée à Toulouse en 1229. Il existait une tradition scolaire en Languedoc : outre Montpellier, centre considérable dédié à la médecine et sans doute aussi au droit, il y avait des écoles monastiques et quelques écoles épiscopales. Toulouse cependant n'avait pas de réelle tradition culturelle, à l'exception de la petite renaissance au début du XIIème siècle dans le cloître Saint-Sernin. Peu d'informations nous restent sur l'école épiscopale.
Mais cette fondation est à replacer surtout dans le contexte de la croisade albigeoise. D'une part, elle est imposée à Raymond VII de Toulouse par le pape (traités de Paris et de Meaux en 1229). L'université est d'autre part d'une certaine façon la continuation de la prédication dominicaine du début du XIIIème siècle, en vue de faire reculer l'hérésie non par les armes, mais par l'explication de la foi chrétienne.
Les matières enseignées sont très différentes de celles enseignées à Paris :
Les premiers professeurs de théologie nommés à Toulouse viennent de Paris, dans le contexte de la grève et dispersion de l'université de Paris cette année-là. Devant l'hostilité de la population, ils partent, mais l'Université survit grâce à l'appui du pape Grégoire IX qui lui octroie les mêmes privilèges qu'à l'Université de Paris (1233); par exemple, tout maître régulièrement reçu dans une des Facultés pourrait enseigner partout ailleurs sans autre examen, étudiants et maîtres ne dépendraient que de la justice ecclésiastique, etc. Le premier collège pour étudiants pauvres ouvre en 1243, avant la Sorbonne (1257), et les collèges d'Oxford (1262) et de Cambridge (1284).
Le Collège Vidal Gautier : il est fondé en 1243 par une donation d'un riche bourgeois toulousain, pour 20 étudiants. Le collège vivra des revenus de 18 maisons situées dans le voisinage. Il accueille 20 pauvres, dont le métier est d'étudier, et qu'il faut initier à la vie religieuse. Ce collège est aussi une collégiale : une messe est célébrée tous les samedis à la Vierge Marie pour le repos de l'âme du bienfaiteur et de sa famille.
Il est assez comparable au collège Saint-Honorat de Paris. Tous deux synthétisent deux traditions : la tradition d'accueil des pauvres (exercée jusque là par les seuls hôpitaux) et la tradition des fondations pieuses. Dans les deux cas, un seul aspect n'est pas encore très développé : l'aspect proprement universitaire de la vie des collégiens.
Paradoxalement, la faculté de théologie ne naît pas avant la seconde moitié du XIVème siècle; la théologie était enseignée par les dominicains, en marge de l'université.

1.3 - L'Université de Montpellier (1221)

Le renom de la faculté de médecine de Montpellier s'explique en grande partie par la situation géographique de la ville, qui, au bord de la Méditerranée, est en contact avec le monde oriental et plus encore avec l'Espagne où les Arabes et les communautés israélites ont conservé et perfectionné le legs médical de l'Antiquité. Si Salerne bénéficie des mêmes conditions, son prestige décline à mesure que s'affirme celui de Montpellier.
Cette école, sans doute très ancienne, n'entre dans l'histoire qu'en 1137. En 1180, la liberté d'enseignement médical est établie dans la ville. C'est alors que s'affirme l'influence pontificale : le cardinal-légat Conrad promulgue en 1221 les premiers statuts de la faculté de médecine, qui sont complétés en 1229 par le légat Guy de Sora. Un chancelier dirige l'école, qui relève de la justice ecclésiastique. Jusqu'au XIVème siècle, l'évêque conserve un droit de regard sur la collation de la licence et du doctorat. Les étudiants reçoivent alors quelques privilèges sans participer vraiment à la gestion de l'université et à l'organisation de l'université.
L'enseignement repose essentiellement sur l'étude livresque des «autorités» classiques, les grecs Galien (IIème siècle après J.-C.) et Hippocrate (Vème-IVème siècle avant J.-C.). Leur physiologie repose sur la théorie des humeurs (sang, lymphe, bile jaune et bile noire) dont dérive celle des tempéraments. S'y ajoute l'étude des docteurs hébreux ou de tradition arabe, comme l'iranien Avicenne (mort au début du XIème siècle après J.-C. : Canon de la médecine). L'expérimentation est rare : il n'est prévu qu'une dissection en deux ans d'études.
L'école de droit commence brillamment. Son premier maître connu est Irnerius, maître de Bologne venu chercher refuge. La faculté assure l'enseignement, vers 1230, du droit civil et du droit canon, mais c'est seulement en 1285 que l'évêque obtient l'autorisation de délivrer la licence.
La théologie s'enseigne dès le milieu du XIIIème siècle dans les couvents mendiants. Ce n'est qu'en 1241 qu'elle se constitue en véritable faculté avec l'évêque comme chancelier.
L'université de Montpellier décline partir du milieu du XIVème siècle en dépit des efforts du pape Urbain V qui en avait été élève, et qui y fonde deux collèges en 1369 et 1379. En 1362, les élèves ne sont peut-être qu'une centaine. La faculté de médecine se maintient pourtant. Avec la Renaissance, elle connaît un nouvel éclat et compte pendant un moment Rabelais parmi ses maîtres

1.4 - L'université d'Angers (1398)

Le premier établissement date de la première moitié du XIIIème siècle : la grande crise universitaire de Paris en 1229-1231 entraîne une grève et la dispersion des étudiants dans plusieurs centres, dont Angers. Les maîtres et élèves n'y restent cependant que peu de temps.
En 1364, Louis d'Anjou souhaite former sur place son personnel administratif. L'université d'Angers n'est donc dotée que d'une faculté de droit. Elle ne reçoit ses statuts qu'en 1398, lorsque Louis II d'Anjou lui obtient du pape le privilège d'attribuer des grades. Mais comme Angers possède plusieurs écoles de grammaire indépendantes, l'université ne comprend pas de faculté des arts. De même, elle n'est dotée de facultés de médecine et de théologie qu'en 1433.
C'est sous le «bon roi René» (1434-1480), que l'université d'Angers connaît son apogée. Le duc René, un des esprits les plus complets de son temps, connaît le latin, le grec, l'italien, l'hébreu et le catalan, est féru de mathématiques, de géologie et de jurisprudence, joue et compose de la musique, s'adonne à la peinture et à la poésie. Il favorise l'université, comme celle d'Aix, dans son comté de Provence. Angers connaît un remarquable épanouissement littéraire et artistique.
Au XVème siècle, l'université compte des centaines d'étudiants, qui mettent dans la ville une joyeuse animation. Les étudiants sont regroupés en nations : Français, Normands, Picards, Anglais, Allemands, Italiens, Espagnols... Cependant les étudiants étrangers sont peu nombreux et le recrutement essentiellement régional.
Maitre et élève

2 - La révolution aristotélicienne

2.1 - La redécouverte d'Aristote

L'époque est marquée par le grand succès de l'ouvre d'Aristote, alors que le XIIème siècle avait surtout été marqué par le néoplatonisme. C'est par deux foyers de civilisation arabe, la Sicile et l'Espagne, qu'Aristote est traduit à partir de 1160. Les textes sont traduits de l'arabe et accompagnés des textes de commentateurs juifs ou musulmans qui avaient essayé de réinterpréter l'ouvre d'Aristote à la lumière d'une religion monothéiste et révélée :
L'Aristote du XIIIème siècle n'est pas celui qu'a connu le XIIème siècle. On connaissait le logicien de la «Vieille Logique», par les traductions latines de Boèce : Catégories, Traité de l'interprétation. L'Isagogede Porphyre, également traduit par Boèce, était une introduction aux Catégories.
S'ajoute avec les traductions du XIIème siècle la Logica nova : Premiers analytiques, Seconds analytiques, Topiques, Réfutations sophistiques. On lit aussi enfin le physicien, le moraliste de l'Éthique à Nicomaque, le métaphysicien. La Métaphysique est connue dès 1243 à Paris, ainsi que le commentaire d'Averroès. La diffusion de ces ouvrages, dont la traduction est souvent floue, et où on confond parfois le texte et son commentaire, suscite un immense intérêt.
Mais ce sont au moins deux Aristote qui pénètrent en Occident : le vrai, et celui d'Averroès, sans parler de celui de chaque commentateur. Deux grandes tendances finissent par se dessiner :
À ces deux tendances réunies s'opposent les augustiniens qui mettent en avant l'autorité de Platon. L'augustinisme est défendu par Saint Bonaventure. Contrairement à Saint Thomas d'Aquin, Saint Bonaventure a été étroitement lié à la vie de son ordre. S'efforçant de mener une vie très proche de celle de Saint François, il se méfie des ambitions rationalistes de la philosophie. Il admet que celle-ci puisse dire la vérité, mais dans son domaine. S'il utilise la pensée d'Aristote, il l'abandonne au delà de la connaissance sensible.
Il considère que l'âme connaît Dieu intérieurement sans avoir recours à aucune activité sensitive, parce que Dieu est présent en elle. Il rejoint ici Saint Augustin qui affirme lui aussi que la connaissance de Dieu est le terme d'une longue introspection. C'est ce qu'il montre dans l'Itinerarium mentis in Deum, composé en 1259, qui est un traité de théologie savante en même temps qu'une méthode pédagogique pour accéder à la vie contemplative. Chez Saint Bonaventure, la connaissance de Dieu est surtout christocentrique. Pour lui, la seule science est la théologie.
Mais pour beaucoup de scolastiques, la pensée métaphorique de Platon est un grave danger pour la vraie philosophie.

2.2 - Saint Thomas d'Aquin et la scolastique

Saint Thomas d'Aquin fait un gigantesque effort pour concilier le dogme catholique et la philosophie aristotélicienne. Dans sa Somme théologique, il fonde le rationalisme chrétien : la seule raison permet d'aboutir à la certitude de l'existence de Dieu et de l'immortalité de l'âme. La foi révélée vient alors se superposer à l'expérience métaphysique.
Les oeuvres de Thomas d'Aquin, et en particulier les deux principales, la Somme théologiqueet la Somme contre les Gentils, sont directement issues de son activité d'enseignement :
Avec Thomas d'Aquin se dresse donc une Somme dont la base est constituée de données purement rationnelles, et que couronne la Révélation. Cependant cette réussite ne fait pas l'unanimité : ceux qui se réclament d'Averroès et prônent le respect inconditionnel de l'ouvre aristotélicienne, n'approuvent pas les inflexions de certaines propositions dans un sens compatible avec l'orthodoxie chrétienne. Ceux qui se réclament de Saint Augustin sont inquiets de la pensée thomiste, car ils craignent l'intrusion trop massive du rationnel dans le sacré.
Les dominicains dans leur ensemble contribuent à répandre cette philosophie, qui est leur doctrine officielle en 1309. L'influence d'Aristote amène encore les penseurs à délimiter plus soigneusement qu'on ne l'avait fait les domaines du spirituel et du temporel.

2.3 - L'Église et Aristote

La connaissance des ouvrages d'Aristote provoque une crise, dans la mesure où deux aspects de son oeuvre, la question de l'éternité du monde et le problème de l'immortalité de l'âme, sont contradictoire avec l'enseignement de l'Église. La première réaction est l'interdiction de l'enseignement de la Physique et de la Métaphysique d'Aristote (1210, 1215, 1228). Mais dès 1229 l'université de Toulouse signale que ces oeuvres seront enseignées. Les interdictions restent lettre morte, les oeuvres interdites figurent dans les programmes. La construction thomiste semble avoir réglé le problème, mais la crise avérroïste va tout remettre en question.
Dès 1270, Étienne Tempier, évêque de Paris, condamne les averroïstes, en interdisant l'enseignement de 13 propositions d'Averroès. En 1273, un statut de l'université de Paris interdit l'étude de textes théologiques dans le cadre de la faculté des arts. Enfin, en 1277, à la demande de Jean XXI (Pierre d'Espagne, auteur du Tractatus ou Summulae logicales), Étienne Tempier condamne 219 propositions, qui sont plutôt un amalgame de diverses «déviations». La condamnation est simultanée en Angleterre, avec celle de l'archevêque de Canterbury, Robert Kilwardby.
Cette condamnation vise essentiellement l'enseignement des artiens. Siger de Brabant s'enfuit en Italie où il meurt. Les dominicains ne tiennent aucun compte de la condamnation. Un maître séculier de la faculté de théologie, Godefroy de Fontaines, se livre à une critique détaillée et impitoyable de la liste. Il réclame la suppression des articles absurdes, des articles dont l'interdiction empêcherait le progrès scientifique, de ceux sur lesquels il est permis d'avoir des opinions divergentes.
Parmi les propositions condamnées figurent également des thèses de Thomas d'Aquin, mort depuis trois ans. Cela alimente la polémique entre ordres mendiants. En 1278, le franciscain Guillaume de la Mare produit un Correctoire de frère Thomas, auquel les dominicains répondent par un Correctoire au corrupteur de frère Thomas. La polémique ne s'apaise qu'avec la canonisation de Thomas en 1321.

3 - La querelle des Mendiants et des Séculiers

3.1 - L'arrivée des Mendiants dans l'enseignement

Le pape fait entrer des Dominicains et des Franciscains dans les facultés de théologie. Mais l'emprise progressive des ordres mendiants donna lieu à des luttes : les maîtres séculiers se coalisèrent contre eux et devinrent hostiles au pape qui les imposait.
  1. L'organisation des études est mise au point chez les Prêcheurs, dès le temps de Saint Dominique, et le prestige des professeurs dépasse très vite celui des prédicateurs. Chaque couvent doit assurer l'enseignement de la théologie, chaque province celui des sciences profanes. Le studium generale de Paris, au couvent Saint Jacques, reçoit trois étudiants par province. D'autres s'organisent en 1248 à Oxford, Cologne, Montpellier et Bologne, au début du XIVème siècle à Naples, Florence, Gênes, Toulouse et Salamanque.
  2. Les franciscains suivent rapidement cet exemple, malgré la méfiance de leur fondateur. Saint Antoine de Padoue (2) enseigne la théologie à Bologne et le couvent des Cordeliers à Paris devient le centre intellectuel de l'Ordre. Placé sous l'autorité du Ministre général, il reçoit deux étudiants par province, et l'influence des maîtres de Paris est très grande.
  3. Les cisterciens s'établissent en 1245 dans ce qui sera le collège Saint Bernard.

3.2 - Les querelles (années 1250)

Les querelles universitaires de Paris sont dues à la main-mise de Mendiants sur les chaires de théologie avec les Dominicains Roland de Crémone (1229), Jean de Saint-Gilles (1230), et le mineur Alexandre de Halès (1231). Ces maîtres, mieux choisis que les séculiers, attirent plus d'étudiants et, par suite, provoquent une notable diminution des ressources de leurs collègues, car leurs cours sont en outre gratuits. Comme chaque professeur forme et désigne son successeur, toute chaire occupée par un Mendiant reste acquise à son ordre. De plus, les moines ne soutiennent pas l'université, déjà libérée de l'autorité épiscopale, pour secouer la tutelle du Saint-Siège, et rendent impossible la grève, seule arme efficace dont disposent les maîtres.
Dès 1252, les séculiers interdisent aux ordres d'avoir plus d'une chaire chacun. Les Prêcheurs font appel à Rome. L'année suivante, les maîtres réguliers, qui refusent de se mettre en grève, sont exclus de l'Université, mais le pape intervient en leur faveur. Le conflit redouble de violence en 1256 quand maître Guillaume de Saint-Amour, dans un pamphlet intitulé Les périls du temps présent, développe les griefs des séculiers et attaque les Mineurs sur la question du joachimisme (3). Il est aussitôt condamné par Alexandre IV, banni de France par Saint Louis et ses amis effrayés viennent faire leur soumission au pape.
En 1257, le calme est rétabli et l'incorporation des Mendiants dans l'Université ne sera jamais sérieusement remise en question. Pourtant, l'affaire a révélé une sorte de sentiment «laïque» teinté d'anticléricalisme et représenté par un Rutebeuf ou un Jean de Meung.

Notes

1 - Robert de Courson (ou Courçon) : cardinal d'origine anglaise, ancien maître de théologie et élève de Pierre le Chantre, envoyé comme légat par Innocent III en France. Il meurt en 1216. Retour
2 - Saint Antoine de Padoue (1195-1231) : frère mineur né à Lisbonne. Il enseigne la théologie à Bologne et prêche en Afrique. Retour
3 - Joachim de Flore : moine cistercien calabrais mort au début du XIIIème siècle et qui annonçait pour 1260 le début du Troisième Âge, celui du Saint-Esprit et de l'Évangile éternel succédant à ceux du Père et du Fils. Ces thèses sont condamnées par le concile de Latran en 1215. Ses doctrines discrétitent l'Église, accusée d'accumuler les richesses. Le joachimisme franciscain est exposé par le mineur Gérard de Borgo San Dommino dans son Introduction à l'Évangile éternel. L'ouvrage est condamné en 1255 et deux ans plus tard, le Saint-Siège oblige à démissionner le Ministre Général Jean de Parme, acquis à ces théories. Retour


Universités

Au Moyen Age, les universités sont organisées en facultés, elles mêmes partagées en nations. La faculté des arts de Paris comprend 4 nations : française, normande, picarde, anglaise. A la faculté des arts, on apprend : philosophie, logique et sciences. Les études durent 5-6 ans, jusqu'à l'âge de 21 ans. Ensuite on peut apprendre le droit, la médecine, la théologie (doctorat, plus de 15 ans d'études).

Les arts libéraux sont : grammaire, rhétorique, dialectique, arithmétique, musique, géometrie, astronomie.

La licence pour avoir le droit d'enseigner est inventée en 1150.

Date de création des Universités :

Angleterre Cambridge (cission d'Oxford) 1209
Oxford (1200)/1214
France Montpellier 1221-1239
Paris 1174/1200/1215/1231
Angers 1398
Toulouse 1229
Espagne Salamanque 1220/1254
Italie Arezzo 1215
Bologne 1088
Ferrare 1391
Florence 1343
Naples 1224
Padoue 1222
Pavie 1351
Pérouse 1308
Pise 1343
Plaisance 1243
Rome 1303
Sienne 1246
Trévise 1263
Verceil 1228
Vicence 1204
Portugal Coimbre 1288

A la fin du XIIeme siècle, maîtres et étudiants d'une même ville, suivant l'exemple des artisans et des marchands, formèrent une corporation unique : l'Université des maîtres et des écoliers.


L'Université de PARIS, la première d'Europe, fut reconnue par Philippe AUGUSTE, en 1200, ensuite par le Pape. Elle devint, dans le royaume, une sorte d'Etat indépendant. Elle établissait elle-même ses règlements, désignait ses chefs, jugeait ses membres. Elle seule pouvait enseigner et délivrer des diplômes. Elle envoyait des représentants aux Etats Généraux. Elle avait son sceau et son trésor.
L'Université était administrée par le Recteur, un des grands personnages du royaume. Il exerçait son autorité non seulement sur les étudiants, mais encore par les suppôts de l'Université : marchands de parchemin, copistes, relieurs, barbiers, taverniers.
L'enseignement comprenait la théologie, ou étude de la religion, le droit, la médecine, les arts libéraux (grammaire, arithmétique, musique, astronomie).
Au 13ème siècle, l'Université de Paris fut le centre d'études le plus important et le plus renommé de l'Europe entière. Elle comptait 15 à 20000 étudiant, français et étrangers.
Montpellier était célèbre pour sa faculté de médecine.

Voir Des sceaux d'universités

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