Article paru dans GéNérique n° 11

Accessoire indispensable au guerrier à toutes les époques, l'armure évolue sans cesse. du cuir au miroir renvoyant les rayons laser, cette rubrique vous la fera découvrir, et tentera modestement de vous renseigner et vous expliquer la manière de les réaliser.

Au commencement, était l'homme. Ayant besoin de chasser pour assurer sa subsistance, il fit très tôt des armes plus ou moins adaptées à cet usage. Assurer sa subsistance voulant dire attaquer des animaux ou d'autres hommes. Pour leur voler des trucs de consommation courante tels que des femmes ou de la nourriture.

Un problème apparu très rapidement aux yeux des chasseurs: les proies ne demandaient qu'à se défendre. Voir, les autres gars en face faisaient pareil. L'idée de se protéger fut donc naturelle et pourquoi donc ne pas utiliser la peau des bestioles si dures à tuer que les pieux ont du mal à percer, hein pourquoi pas ?

L'armure était née. D'abord, la peau était simplement posée sur les épaules comme une cape, les pattes avant de l'animal étant nouées autour du cou, et parfois la tête de la bestiole, éventuellement encore munie de son crâne servait de casque.

Le dos était bien protégé. pour le devant, charge à l'usager de buter tous les trucs hostiles se présentant. Pour certaines parties particulièrement sensibles, un pagne était parfois porté.

De nouvelles technologies apparaissant, telles que le javelot; la fronde; le propulseur qui envoyait ses javelines encore plus loin (voir l'"arc" de Zorya dans l'épée de Cristal); et enfin l'arc. Il devint impérieux de protéger efficacement aussi le devant. D'autres peaux furent donc nouées de ce coté pour cet usage. Voire en prenant de plus grosses bêtes, un trou au milieu, une corde d'herbes longues, et on avait un beau poncho.

Puis arriva une technologie radicalement nouvelle, qui devait radicalement révolutionner à long terme le monde de la confection; j'ai nommé: la couture. Les peaux cousues se révélèrent nettement plus étanches aux coups et de maintient plus pratique que celles nouées.

Cependant la mode vestimentaire resta presque inchangée par cette découverte, qui si elle permettait d'avoir des vêtements plus décorés, la coupe en restait encore presque identique.

Il fallut attendre encore quelques siècles pour qu'une bande de jeune (jouant de la "musique" sur des tambours à membranes, au lieu des bons vieux modèles traditionnels intégralement en bois) bouleversent la mode en portant des manches longues aux bras comme aux jambes, et des peaux rasées de leur poils mais qu'ils peignaient.

Ils finirent eux aussi rapidement par passer pour de vieux gateux disant que de leur temps on mangeait même la queue du mammouth, et encore, quand il y en avait ! Mais je m'égare.

Il fallut attendre la célèbre bataille des champs de myrtilles, pour qu'une réelle avancée se produise dans le domaine des armures de cuir. Je me passerai, bien sur, de vous faire l'affront de vous rappeler les tenants et les aboutissants de ce célèbre conflit.

Après la bataille, les vainqueurs de la tribu des "corbeaux rieurs" (rappel pour les incultes), allaient selon les coutumes manger les vaincus décédés. Ils décidèrent de faire cuire ces derniers avec leurs armures de cuir, histoire d'avoir le goût des myrtilles qu'ils avaient écrasées partout sur eux.

Après la cuisson, et le festin; quand ils mangèrent les restes froids les jours suivants; ils s'aperçurent que les armures s'étaient moulées sur leurs porteurs et avait considérablement durci.

Après plusieurs essais infructueux ils abandonnèrent l'idée de faire bouillir l'armure en même temps que son porteur, pour finalement aboutir à la technique suivante: Une fois bouilli; le cuir est appliqué encore chaud et humide sur un moule en bois où pierre sculpté (qui hurle nettement moins à l'applique de cuir bouillant). On laisse refroidir; sécher; et ça y est !

Cette technique subsista dans le domaine militaire jusqu'a des dates très avancées.

Nettement moins chère que l'armure métallique; provenant de matières premières disponibles partout (où il y a des animaux à peaux épaisses) L'armure de cuir bouilli présentait la même forme que celles métalliques qui lui était contemporaines (elles étaient parfois produites par le même armurier !). Le cuir était de plus, par sa souplesse souvent plus confortable, et aussi plus chaud par temps froid. Seul inconvénient: il protégeait moins bien des armes adverses !

Le repoussage du cuir, et la peinture permettait d'obtenir un aspect fort similaire a celui des armures de fer qui étaient elles aussi souvent peintes au début.

De par son prix le fer plus protecteur était dans les premiers temps réservé à la plus haute noblesse. Qui du coup voyant des nobliaux porter des armures de cuir plus belles que les leurs décidèrent de polir les leurs pour bien montrer la rolex, euh non le métal de leurs armures qui coûtait un max de pognon. La démocratisation du fer, et la montée en puissance des armes de jet ou à feu, la fit cependant disparaître quelques décennies avant que celle de métal ne la suive au royaume des légendes…

Comment les réaliser ? Pour les armures de cuir souple, les blousons usagés; les vieilles peau (de fourrure); les fourrures synthétiques; voire les peaux achetées chez un maroquinier, fournissent de bonnes matières premières. Pour les blousons, préférez ceux se rapprochant des vêtements des amérindiens du nord par exemple, vous pourrez les décorer de motifs traditionnels proto-celtiques, pour les ramener dans un univers plus européen.

En avançant dans le temps, abandonnez les fourrures (sauf en décorations) et fixez des rivets, ou cousez des anneaux sur les peaux. Répartissez le métal sur les parties les plus exposées aux coups adverses ou de manière purement décoratives. Des bandes de cuir entrelacées sur un vêtement support, avec des clous à chaque croisement (comme en ville !) sont du plus bel effet.

De tout temps, la décoration d'un uniforme, à toujours montré la valeur du combattant qui le porte, donc allez y gaiement. Vous pouvez aussi fixer de longues bandes de métal sur les parties exposées des membres et du thorax. Cuir et métaux ont souvent flirté ensemble. Surtout sur le cuir bouilli.

Pour faire du cuir bouilli, il vous faudra:

Nous allons voir en exemple comment faire un dos de gantelet:

Prenez un peu d'argile, et modelez la pour la transformer en feuille fine que vous appliquerez sur le dos de votre main.

Coupez le surplus d'argile dans la paume et sur les doigts, mais laissez 3 - 4 cm dépasser du poignet sur l'avant bras.Évasez ensuite l'argile restante sur l'avant bras de manière à avoir le poignet libre dans tout ses mouvements.

Moulez bien l'argile sur votre main, puis retirez la délicatement sans déformer votre ouvrage.

Vous devez normalement obtenir la forme ci après :

Emplissez la délicatement d'argile, pour la rigidifier et éviter de la déformer. Mais aussi pour pouvoir la poser bien à plat dans le récipient souple ultérieurement

Ajoutez maintenant toutes les décorations et sculptures que vous voulez dessus. Puis posez la au fond du récipient souple. Ajoutez de l'argile autour pour éviter que le plâtre ne pénètre en dessous.

Gâchez maintenant du plâtre et coulez le sur votre pièce pour la recouvrir entierement. Laissez sécher. Renversez, sortez le tout de la boite, et retirez l'argile complètement vous n'en avez plus besoin. Vous avez maintenant votre morceau de gantelet en creux dans le plâtre.

Il n'y a plus qu'à découper un morceau de cuir à la taille appropriée (laissez de la marge cependant), le faire bouillir. Puis une fois chaud et mou, le plaquer dans le moule, face lisse contre le plâtre, et l'appliquer soigneusement dans toutes les moulures, en appuyant avec des bâtonnets de bois taillés en pointe douce. Continuer l'opération pendant le sêchage.

Une fois durci, vous pouvez retirer le cuir de son moule, et admirer votre travail. Voilà, je vous laisse maintenant terminer l'armure complète tout seul, en vous disant toute fois que pour certaines pièces ou part goût, il est possible d'utiliser des moules en bosse, au lieu des moules creux présentés ici. Mais les sculptures seront alors plus laborieuses à enrichir en détails.

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