Article paru dans GéNérique n° 15

Dans le numéro précédent, nous en étions restés aux celtes avec leurs cottes de mailles...

Rappelons rapidement comment ils la fabriquaient: Une fois qu'ils avaient du fil de fer, ils l'enroulaient autour d'un barreau pour former un ressort serré. Puis ils coupaient chaque spire, et finissaient par assembler les anneaux ainsi obtenus suivant ce schéma :

Cela se passait aux alentours de la fin du IIIeme siècle, ou au début du IIeme siècle avant JC, à l'époque, j'étais encore jeune et insouciant, je ne faisais pas encore attention au calendrier.

Enfin donc, leurs cottes de mailles se présentaient sous la forme de chemises sans manches. Une pièce de mailles rapportée protégeait mieux les épaules et le haut des bras. Elle se plaçait et se présentait comme une mini cape. Il y avait deux variantes principales de formes de cette protection d'épaules. La seconde est la plus tardive et date de la seconde moitié du dernier siècle avant JC.

La maille était toujours doublée de tissu ou de cuir, et sans doute fortement rembourrée. Tout le monde frappant comme une brute c'était un précaution plus que nécessaire.

La protection de maille, particulièrement onéreuse, était bien évidemment réservée aux plus riches au début, puis vers le premier siècle avant JC elle se démocratisa légèrement en équipant les troupes ou les soldats d'élite, tels que les cavaliers ou les portes étendards. L'homme du commun se contentait généralement de ses vêtements de tous les jours. C'est à dire d'une chemise; de braies et de chaussures. Le tissu était souvent à carreaux. Si l'on en croit les traditions Celto-Irlandaises, le nombre de couleurs et même les couleurs elles même, étaient strictement réglementées en fonction du rang social. Ainsi un esclave avait seulement des vêtements unis dans les tons bruns les plus simples, alors qu'un grand chef pouvait être bariolé à loisir.

Cependant, parmi les guerriers, il est fait mention de quelques uns ayant fortement impressionné leurs adversaires en se battant uniquement vêtus de leur casque et de leur ceinturon, avec en plus juste quelques accessoires du style torque; armes et bouclier.

Le casque était donc l'élément d'armure le plus démocratiquement répandu. La forme la plus ancienne (5eme siècle) était vaguement conique avec une crête médiane servant à la fois de renfort et de décoration. On pouvait y fixer plumes et crins pour signifier la valeur du guerrier.

Vers le IIIeme siècle apparut le modèle que les romains devaient plus tard copier sous l'appellation "Montefortino". Ce casque avait la forme d'une bombe de jockey, mais portée à l'envers. La "visière" était parfois tombante et servait à protéger la nuque.

Les modèles ultérieurs et surtout de plus haut de gamme eurent des protèges joues (jugulaires) fréquemment de forme trilobée.

Des attaches étaient fixées sur la bombes pour y mettre des plumes ou des panaches de crins.

Les modèles de luxe étaient totalement décorés de motifs celtiques tout en spirales et entrelacements. Le tout plaqué à la feuille d'or épaisse; incrusté de corail; de verreries et de gemmes. Des représentations en bronze d'animaux pouvaient être placées comme cimier, augmentant ainsi la stature déjà imposante de ces guerriers. Une pièce remarquable représente un casque surmonté d'un oiseau aux ailes articulées. Ces dernières devaient battre lorsque le cavalier chargeait.

Si construire la cotte de maille de ces guerriers ne devrait pas trop vous poser de problème, si ce n'est un manque de temps, voyons donc plutôt comment réaliser un de leurs casque le plus simple: le "casque de jockey" dit aussi casque de Coolus du nom du district de la Marne où il fut redécouvert.

Procurez vous une plaque de tôle d'aluminium d'au moins un demi millimètre d'épaisseur. Plus épais, ce sera plus malléable et solide à la fin, mais aussi plus cher à l'achat. Vous pouvez utiliser du fer, mais il sera nécessaire de le recuire plusieurs fois au cours du travail. Le résultat sera nettement plus solide, mais à quantité égale sept fois plus lourd (et en plus ça rouille !).

Commencez par prendre votre tour de tête, ajoutez 2 ou 3 cm, puis tracez et découpez deux pièces de tôle selon le modèle et les cotes ci après:

Prenez une bûche ou un bloc de bois que vous aurez préalablement creusé pour voir une forme concave. Puis a l'aide d'un marteau à tête ronde ou arrondie, tapez comme un sourd jusqu'à obtenir deux quarts de sphère identiques.


Placez la tôle en porte à faux pour obtenir l'arrondi désiré, le creux de votre enclume improvisée n'est là que pour vous aider, pas pour vous guider. Progressez en déformant la tôle par les bords puis en allant progressivement vers le milieu. Et aplatissez les faux plis qui apparaîtront dès qu'ils feront mine de se former. Recommencez jusqu'a obtenir la forme désirée. Ne donnez pas la courbure d'un coup, le métal pourrait se déchirer.

Cette opération est assez délicate la première fois et surtout très longue. Près de quatre heures de travail pour une demi bombe quand on débute. Aussi, pour vous entraîner rapidement, et sans risquer de gâcher de la tôle. Faites d'abord une maquette dix fois plus petite que l'original dans des chutes de métal. Ca permet de voir les pièges soit même à peu de frais.

Pour à la fin éliminer toutes les bosses disgracieuses placez l'extérieur de votre demi bombe sur une surface plane et lisse (et solide ! Pas la jolie table de maman !), et martelez l'intérieur pour lisser le tout.

Découpez maintenant trois rectangles de métal (2x3 cm), et collez les, à la néoprène, suivant le dessin ci dessous:

Mesurez maintenant la jointure entre vos deux demi-bombes. Et découpez une bande de métal de 5cm par la longueur que vous venez de mesurer plus deux cm de gras.

Creusez dans un bloc de bois une gouttière d'environ trois cm de large d'un cm de profondeur et d'une dizaine de cm de long. Servez vous de cette gouttière pour mettre en forme le longeron au marteau :

Celui ci devrait naturellement prendre une forme courbe que vous pourrez régler à la main. Collez ce longeron à la néoprène, coupez l'excédent de métal dépassant u casque et votre bombe est maintenant terminée.

Découpez maintenant un demi cercle de 25 cm de diamètre. Arrondissez le légèrement en le pliant par son bord rectiligne afin qu'il puisse entrer à l'intérieur de la bombe; collez le en place. Et vous avez votre nuquière. Pour le confort et la sécurité limez et arrondissez tous les bords métalliques pouvant s'avérer tranchants. Puis repliez progressivement, à la pince plate, le métal afin qu'il forme un ourlet. Matelassez de mousse l'intérieur du casque, et vous aurez un bon vieux casque bien primitif. C'est aussi une bonne base pour faire plus "moderne" La bombe étant toujours "le" problème.

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